PSYCHOTHERAPIE adaptée aux Troubles du Comportement Alimentaire (T.C.A.)

L’anorexie mentale, la boulimie et les compulsions alimentaires ne représentent que la partie visible d’une souffrance globale et plus ou moins profonde de l'individu.
Là où certains font le choix inconscient de l’alcool, de la drogue ou du jeu, d’autres se tournent vers la nourriture.
Choix dangereux, car si, après sevrage, chacun peut s’abstenir de se mettre en contact avec le toxique de prédilection, il n’en va pas de même avec les aliments.

La guérison du Trouble du Comportement Alimentaire passera forcément par l’acquisition d’un nouvel équilibre, et pas seulement nutritionnel !

Le comportement alimentaire perturbé est un moyen de communication avec l’extérieur mais aussi de soi à soi. Faute de mots, faute de symboles adéquats, le corps est pris comme outil de langage.
Le corps devient parfois le seul bouclier de la personnalité fragile, alors les kilos s’acquièrent. D’autres fois, ce corps tente de disparaître, donnant ainsi raison à l 'autre interne, tyran et juge implacable envers soi-même.
La guérison de l'anorexie, de la boulimie implique l’acquisition et l’utilisation de mots, de métaphores et de symboles. La  parole succèdera à l’acte.

Le T.C.A., quelle que soit sa forme, est d'abord un combat au quotidien contre soi-même. C’est une somme d’énergie extraordinaire investie dans une lutte stérile. C’est un épuisement profond qui coupe de toute passion, de tout intérêt personnel, de toute envie de relation à autrui.
Les amitiés sont parfois compromises, les contacts sociaux écartés, les histoires amoureuses évitées et la vie sexuelle, souvent totalement absente.

La rémission du T.C.A. entraînera une reconnexion au monde, une acceptation de son propre désir, l’accueil des émotions et la redécouverte - ou la découverte - que l’imprévu n’est pas obligatoirement synonyme de danger.

Les psychothérapies menées avec des personnes souffrant de T.C.A. mettent en évidence la question des limites. Limites de Soi peu définies, limites d’autrui confusément menaçantes : proximité angoissante d’un magma humain où la personnalité aux contours fragiles pourrait se perdre, s’évanouir dans une liberté sans cadre, sans règles et sans lois.
La thérapie comblera ce besoin et aura pour effet de circonscrire de façon sécurisante la personnalité ainsi redéfinie.
 
Les manifestations de la guérison devront toutefois dépasser certains obstacles majeurs : les résistances.
Le symptôme s’est installé par nécessité : pour anesthésier une angoisse profonde ou encore pour éviter certaines situations redoutées…
Le symptôme est  utile. Il est source d’apaisement voire même parfois la seule source de soulagement que l’individu connaisse. Difficile donc d’envisager une existence sans ce symptôme ! Que mettre à la place ? Par quel biais l’individu apaisera-t-il ses futures angoisses ? Que découvrira-t-il derrière ce symptôme ?
Autant de questions inquiétantes qui peuvent entraver le processus thérapeutique.

C’est pourquoi la thérapie devra tenir compte des angoisses qu’elle peut elle-même raviver. Les résistances représentent un axe de travail important du processus thérapeutique.
C’est donc accompagné  que le consultant ira, à son rythme, à la rencontre de lui-même.
Au fil du temps, au symptôme destructeur se substitueront de nouveaux désirs, une créativité naissante, des motivations oubliées.

La prise en charge psychothérapeutique des T.C.A. passera inévitablement par l’analyse de certaines questions récurrentes telles que la culpabilité, l’ambivalence dépendance / indépendance, la sensibilité particulièrement exacerbée au regard de l’ autre, le désamour de soi…

Pour finir, l’engagement sincère et motivé dans un processus de psychothérapie analytique laisse espérer, entre autres bénéfices, une autonomisation psychique de l’individu, une réappropriation de son existence en tant que sujet désirant et non plus en tant qu’objet subissant.
 
La psychothérapie, si elle est adaptée aux T.C.A., permettra de regarder les failles qui ont mené au symptôme. C'est entre autre, en agissant sur les causes que les conséquences peuvent évoluer positivement. Ce travail devrait procurer au sujet un quotidien moins pesant, l'envie de redécouvrir des plaisirs simples mais souvent devenus inaccessibles tels que la convivialité, la communication nourrissante. C'est aussi un apprentissage du lâcher prise par l'acquisition d'une plus grande confiance en soi.

Cette introspection devrait aboutir à une maturité psychique permettant des relations égalitaires aux proches, moins empreinte d'une dépendance affective souvent trop présente. C'est acquérir la faculté d'être soi avec soi comme avec les autres.